Petite introduction à la minéralogie
Le monde minéral évoque le plus souvent un univers froid et inerte. Pourtant, les collectionneurs y découvrent un monde flamboyant, où chaque pièce est unique et où ils peuvent lire l'histoire de la Terre. Plus de 3.000 espèces minérales sont aujourd'hui recensées, rares pour la plupart. En effet, une trentaine à peine de minéraux constituent 95 % des roches.
Le développement de la minéralogie est lié à l'évolution de l'utilisation des matériaux par l'homme. Avant de comprendre leur nature et de les étudier, l'homme se servait des minéraux et de leurs produits depuis longtemps (silex des flèches, ocres et rouges des peintures rupestres, ...). La production de poteries est de facto la première industrie minéralogique. Les pierres précieuses ont été recherchées pour leur beauté, sans oublier leur valeur économique (Babylone, Egypte, Assyrie, Inde). Le sel a joué pendant très longtemps un rôle important dans le commerce et il a été, dans l'antiquité, la cause de nombreux conflits.
A l'époque romaine, l'or, l'argent, le cuivre et le plomb ont eu une importance capitale: Le plomb servait à la fabrication des conduites qui amenaient l'eau des sources aux villes. L'or, l'argent et le cuivre ont été utilisés pour la frappe de monnaies et la réalisation de bijoux. Plus tard, vers le XIVème siècle, le fer prenait le relais. Il est encore le métal le plus utilisé dans l'industrie.
Aujourd'hui, il n'y a plus un seul domaine de l'activité humaine qui ne soit dépendant des matières minérales.
On assiste à l'épanuissement de nouvelles technologies impliquant l'utilisation des différents minéraux dans la vie quotidienne. Ainsi les zéolites jouent un rôle important comme filtres atomiques dans l'industrie chimique moderne, le quartz sert à la fabrication de la fibre optique...
L'étude détaillée des minéraux et de leurs associations dans la nature permet de prospecter de nouveaux gisements de minerais. Ainsi, on a détecté les kimberlites diamantifères en Yakoutie (Sibérie orientale) par la présence en surface de trois minéraux accessoires dont on savait qu'ils accompagnent les diamants en Afrique du Sud.
La minéralogie classique s'est développée et diversifiée au point de donner naissance à de nouvelles sciences comme par exemple la minéralogie cosmique et planétaire, la biominéralogie, l'écominéralogie, la minéralurgie, etc...
La technominéralogie distingue les minéraux qui comprennent des éléments chimiques utiles et ceux qui sont utiles par eux-mêmes. Les premiers sont les minerais, les seconds les cristaux avec des propriétés optiques, magnétiques, électriques, etc...
Source: Nikolova, M., Heinen, G. & A. Faber, 1995. - Les minéraux du Musée national d'histoire naturelle Luxembourg. - Publication du MNHN, Luxembourg.
Un minéral est un corps naturel , le plus généralement solide, caractérisé
par une composition chimique bien définie et une structure atomique régulièrement
ordonnée dans l'ensemble de son volume. Sont aussi nommés minéraux des composés
naturels dits amorphes tels l'opale, qui ne possède pas de structure
cristalline ordonnée, ou le mercure, que l'on rencontre à l'état liquide dans
les roches ; ce dernier cristallise à -39°C. Toutefois, cette définition doit
être nuancée :
- des minéraux formés, dans des conditions physico-chimiques naturelles, à
partir de matériaux résultant de l'activité humaine sont considérés comme
naturels (minéraux des scories plombifères de Laurion, Grèce);
- des minéraux formés, dans des conditions physico-chimiques naturelles, au
sein des lieux d'expoitation sont eux aussi considérés comme naturels (minéraux
néoformés dans les galeries des mines).
Dans l'identification d'une espèce minérale, l'un des premiers critères a prendre en compte est indiscutablement sa forme, on pourrait encore dire la façon dont il s'exprime. Le minéral peut, par exemple, se présenter en cristaux dans lesquels on reconnaît d'emblée une forme simple, comme celle du scalénoèdre ou du cube mais, dans de nombreux cas, on ne peut que remarquer le rapport des différentes longueurs des éléments cristallographiques définissant le cristal. Un certain nombre de termes conventionnels sont utilisés pour définir la forme d'un cristal. Il est toutefois clair que l'emploi de certains termes est subjectif; on peut parfois leur substituer une description plus complète ou employer des qualificatifs évocateurs se référant â des formes d'objets usuels, et parler ainsi de cristaux en tonnelet, en navette, etc. Les minéraux peuvent aussi se présenter en ensembles compacts de cristaux (agrégats cristallins). Pour décrire de telles formes, on emploie là encore un vocabulaire approprié à la structure des agrégats cristallins:
- Minéraux amorphes et métamictes: Les minéraux amorphes sont des minéraux ne possédant pas de structure cristalline. Ils peuvent être amorphes de nature, par exemple l'opale, mais aussi le devenir. C'est ainsi que des minéraux radioactifs, possédant à l'origine une structure cristalline, peuvent être déstabilisés du fait des rayonnements émis par les éléments radioactifs (uranium, thorium...) qu'ils renferment. Ces minéraux sont appelés métamictes. Ils possèdent généralement un éclat vitreux à résineux et une couleur brune à noir de poix. Par exemple, dans les pegmatites, l'allanite et le zircon sont presque toujours métamictes.
- Propriétés physiques: Comme toutes substances naturelles, les espèces minérales présentent des propriétés physiques qui peuvent être soit appréciées directement (couleur, transparence, etc.) soit mesurées (densité, dureté, etc.). Le collectionneur se doit de connaître le vocabulaire utilisé couramment pour décrire les propriétés physiques d'une espèce et les définitions qui s'y rapportent. Ces acquis l'aideront à cerner l'identité d'un minéral.
Source: http://mineraux.free.fr/docs/intro/minintro.html
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